Un peu d'histoire !

Le terme « jūdō » est composé de 2 kanjis. Le premier signifiant souplesse, adaptation (?), et le second la voie, le principe (?), il peut être traduit par l'expression « la voie de souplesse », ou principe de l'adaptation.

Le souhait de Jigoro Kano, son fondateur, était de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales en prenant comme point de départ l'enseignement des koryu (anciennes écoles traditionnelles), Tenshin Shinyo Ryu et Kito Ryu, qu'il avait pratiqué durant six années. La légende dit que pour établir les principes du judo, il s'inspira du spectacle d'arbres couverts de neige, lors d'un hiver rigoureux, en remarquant que les branches du cerisier réagissaient différemment des roseaux. Sous le poids de la neige abondante, les branches de cerisiers, dures, cassaient alors que les roseaux, plus souples pliaient et se débarrassaient de « l'agresseur » avec souplesse. La voie de la souplesse était née.

La « légende », dans sa simplicité, n'est pas éloignée du souhait initial de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales. Jigoro Kano avait conscience que le ju-jitsu tel qu'il était pratiqué n'était plus adapté à l'époque moderne. Les techniques étaient parfois très dangereuses à apprendre et la plupart des maîtres n'étaient pas très pédagogues ou enseignaient un ju-jitsu décadent et inefficace. En s'inspirant des méthodes de différentes gymnastiques occidentales, Jigoro Kano décida d'expurger du jujitsu les mouvements dangereux et de codifier les techniques restantes afin de faciliter l'enseignement sous formes de kata. L'art de la souplesse, débarrassé de sa vocation guerrière, n'était plus du ju-jitsu, mais une nouvelle voie martiale à vocation éducative. Le judo était né.

Le judo connut un succès qui s'étendit largement au-delà des frontières japonaises et contribua largement à populariser les arts martiaux japonais, tout en entraînant la confusion entre art martial et sport de combat. Ainsi, le judo des origines s'orienta de plus en plus vers l'aspect sportif lorsque les champions du Kodokan eurent définitivement battu la plupart des écoles de ju-jitsu au cours de combats organisés. Le pouvoir économique du Kodokan était ainsi définitivement installé dans le monde des arts martiaux japonais.

Le judo commence à être enseigné au Japon en 1882, au Kodokan, en France par maître Mikinosuke Kawaishi, Shi-Han, titre de noblesse lui conférant le droit de s'asseoir à la droite de l'empereur (1899-1969). Mikinosuke Kawaishi ouvre son premier dojo au 109 boulevard Auguste-Blanqui, à Paris dans un ancien atelier et publie le premier recueil Ma méthode de Judo, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Il est secondé par maître Shozo Awazu (1923-2016). Moshe Feldenkrais (1904-1984) crée en 1936 le premier club de Judo en France le Jujitsu-Club de France, puis en 1946Paul Bonet-Maury fonde la Fédération française de judo et de jiu-jitsu (FFJJJ) dont il devient le premier président et qui se sépare ainsi de la Fédération française de lutte et deviendra par la suite la Fédération française de judo-jujitsu, kendo et disciplines associées.

En 1947, Jean de Herdt fonde le Collège des Ceintures Noires de judo dont le 1er président élu sera Jean AndrivetC'est aussi à cette époque que se développera le côté sportif et qu'apparaitront les premières compétitions. Le nombre de pratiquants de par le monde s'accroît alors considérablement.

Le judo est la discipline la plus pratiquée en France, devant le karaté et l'aïkido. Il est le quatrième sport le plus pratiqué en France en 2012 avec plus de 600 000 licenciés et 5 547 clubs6. Le judo masculin a été testé dans le programme olympique pour les jeux de Tokyo en 1964, et définitivement admis aux J.O. de Munich en 1972. Le Judo féminin fut présent en tant que sport de démonstration aux J.O. à Séoul en 1988, mais qu'officiellement au programme à partir des J.O. de Barcelone en 1992. Dans le monde le judo est le troisième art martial le plus pratiqué derrière le karaté et le taekwondo avec 8 millions de pratiquants.